• LE JAPON

    Une seule participante PIE étudie cette année au Japon. Notre enquête est menée à partir de son témoignage et de celui de certains anciens. Pour compléter l’information, « Trois Quatorze »  a également fait appel à Azusa, une jeune Japonaise qui passe actuellement une année en France.


    STRUCTURE DES ETUDES

    En bien des points, le système scolaire japonais ressemble au système scolaire français. S’il suit le cursus classique, le jeune Japonais entre à l’école primaire - Shagako - à 7 ans et en sort à 13 ans (6 années). Il va ensuite au collège – Chugako – entre 13 et 16 ans, puis au lycée – Kookoo – entre 16 et 18 ans.

    L’école japonaise est très sélective. Le tronc commun classique est donc difficile à suivre. « Ici, l’école est un véritable parcours du combattant », nous dit une participante. « Tous les jeunes Japonais n’en viennent pas à bout, loin de là » nous dit une autre. Et d’ajouter : « C’est un peu comme en France. » En cours de route, nombre d’élèves sont en effet réorientés vers des filières professionnelles.

    On notera que si, aujourd’hui, une majorité de « kookoo » (lycées) sont mixtes, tous, loin de là, ne le sont pas. Ils restent donc des écoles pour filles et des écoles pour garçons.
    Les trois années de lycées (autrement appelées première, deuxième et troisième années) sont ponctuées de nombreux examens : un examen principal à la fin de chaque trimestre, un autre en milieu de trimestre.

    Le système de notation est assez particulier ;  il s’agit en fait d’un pourcentage (la note globale est calculée sur une base 100) établi à partir de plusieurs critères.

    L’esprit de compétition est fort. Il domine l’école japonaise et influence beaucoup les mentalités. « On se bat pour être la meilleure de la classe. » Après chaque examen, les résultats sont affichés dans les classes.  Les noms apparaissent en fonction de la note obtenue (de la meilleure à la moins bonne).


    LE DIPLÔME

    Le « Daigakenyugakehigun »  est un diplôme d’entrée à l’université. Non seulement il conclut le long cycle d’études secondaires, mais il oriente éqgalement le cursus universitaire (matière, type d’université et niveau).  Il s’agit en fait d’un concours déguisé.

    Ce « concours » est déterminant pour la suite des études des jeunes Japonais ; déterminant aussi pour leur avenir professionnel. « J’ai sincèrement l’impression que toute la vie des lycéens japonais est déterminée par une réussite ou un échec à cette épreuve. » On comprend alors qu’à l’image des jeunes Français, les jeunes Japonais semblent obnubilés par cet examen. « Ils n’ont que cela en tête » nous dit une participante. « Beaucoup de collégiens et de lycéens suivent des cours, après l’école, pour être sûrs de réussir le concours et de pouvoir entrer dans les universités ou écoles qui les intéressent. »


    RYTHME SCOLAIRE

    L’école au Japon débute en avril. Le fait est original. C’est même, à notre connaissance, un cas exceptionnel dans l’hémisphère nord. L’année est divisée en trois trimestres (avril-juillet  / septembre-décembre  / janvier-mars). Les vacances principales (celles qu’en France nous appelons grandes vacances) séparent le premier et le deuxième trimestre ; elles ont lieu en août et durent un mois environ. D’autres vacances sont programmées entre chaque trimestre, à Noël (15 jours), et à la fin de l’année scolaire (3 semaines). Les Français jugent que cela est trop peu : « Les vacances sont rares, pas plus de deux mois par an, mais heureusement il y a beaucoup de jours fériés et de journées d’école consacrées à des activités extrascolaires (visites et autres…).

    Les élèves japonais ont cours du lundi au vendredi, généralement de 8 h 30 à 15 h 30 et deux samedis par mois (le 1er et le 3e, de 8 h 30 à midi). Les cours durent 50 minutes et sont entrecoupés de pauses de cinq minutes. La coupure prévue pour le repas de midi est de 35 minutes. Le rythme, de prime abord, paraît donc supportable. Mais les choses ne sont pas si simples : « Ici on ne peut pas se fier aux horaires officiels, car les élèves ont un tel souci de réussite qu’ils passent leur temps à prendre des cours supplémentaires. » En réalité, les cours commencent souvent plus tôt le matin (« il n’est pas rare que les profs me convoquent à 7 h 30 » dit une participante), et ils s’achèvent plus tard (rarement avant 16 h 30 – « sans compter que beaucoup d’élèves restent en étude »). Les choses se compliquent encore, dans la mesure où beaucoup de journées libres et de week-ends sont consacrés aux devoirs ou aux cours particuliers. » Une participante française note que « certains travaillent pendant les vacances, quelquefois la veille et le jour même de Noël ! »  

    Le rythme réel est donc très soutenu. D’autant qu’au travail s’ajoute toujours une obligation de résultat ; obligation qui engendre, aux dires de tous nos témoins, une bonne dose de stress et de fatigue.


    MATIÈRES

    Jusqu’à la fin de la première année de « kookoo », toutes les matières sont obligatoires. Ces matières sont : Japonais, Maths (Analyse et Algèbre), Anglais, Sciences, Sciences sociales (Histoire, Économie, Géographie), Sport et Art.

    Au début de la seconde année, l’élève choisit entre deux branches (section scientifique ou section littéraire) mais on ne lui propose quasiment aucune matière à option. Certaines écoles, en revanche, sont plus axées sur les langues, et d’autres plus orientées sur les sciences.
    Toutes les matières semblent revêtir la même importance. Si hiérarchie il y a, elle semble « favoriser légèrement le Japonais, les Maths et l’Anglais ».  

    Les Français apprécient qu’une place importante soit réservée aux arts (aux arts plastiques en général et à la peinture en particulier, à la danse et à la musique). « L’art est une matière à part entière, qui a toute sa place dans l’éducation et la formation du jeune Japonais. »

    La place réservée au sport est importante aussi. « Dans mon école, précise une de nos enquêtrices, on peut faire du volley, du badminton, du « Lacrosse », du tir à l’arc, du flipper, du base-ball, du soft-ball, du football, de la gymnastique… ».


    RELATIONS ET ATTITUDES

    Ici, tradition et discipline sont les maîtres mots. Tout est très hiérarchisé ; les droits des élèves, des professeurs ou du proviseur sont très différents. « Au début et à la fin de chaque cours les élèves doivent une révérence aux professeurs. De même, les élèves et les professeurs font la révérence au proviseur du lycée quand ils croisent. Ce dernier est une personne très respectée. » Une participante prétend que « l’élève n’a aucun droit, sinon celui de venir à l’école et d’être éduqué. On lui demande de porter l’uniforme, d’avoir une coupe de cheveux parfaite, des ongles courts, de ne porter aucun bijou, ni maquillage, un point c’est tout ! »  Une autre participante ne voit pas les choses ainsi : « C’est vrai que la discipline est stricte, mais il y a un grand respect entre professeurs et élèves.  Je trouve pour ma part que les relations sont beaucoup plus détendues qu’en France, et moins stressantes. » « Les professeurs vous soutiennent, vous épaulent, ils ont un vrai souci par rapport à votre avenir. Je dirais qu’ils agissent plus comme des parents. Ici ils vous protègent. On ne peut absolument pas comparer avec l’attitude des professeurs en France. »

    Si l’esprit de compétition « entraîne de grosses rivalités entre les élèves quant aux résultats », il n’en reste pas moins vrai que « l’atmosphère, en classe, est très cordiale, très chaleureuse. » La photo ci-dessus est là pour confirmer ces dires et témoigner du sens de l’accueil des élèves Japonais.



    OBJECTIFS

    Nos enquêteurs, quand ils évoquent les objectifs de l’école japonaise, s’accordent pour dire qu’ils sont assez proches de ceux de l’école française : « soucis d’acquérir du savoir et des connaissances », de mener à bien les commentaires de texte et les analyses. De l’avis de tous, ces objectifs sont d’ailleurs atteints. Nos participants jugent en effet que le niveau est assez relevé. Mais attention, ce niveau est souvent atteint au détriment de l’équilibre de l’élève (« trop de travail »). Les Français regrettent la place trop importante faite aux cours magistraux (« le professeur parle et les étudiants écoutent »), le manque de réflexion de l’élève, et la « faible autonomie qui lui est laissée ». Ils regrettent en fait, que sur le fond cette école ressemble un peu trop à l’école française. Ils apprécient, par contre, que sur la forme elle diffère vraiment.  On parle de « dépaysement », voir même « d’exotisme. » « Chaque école a un code qui régit les tenues vestimentaires et les comportements, c’est plutôt marrant ». « Les « kookoo » sont bien mieux équipés que les lycées français : matériel sportif, instruments de musique, ordinateurs, matériel audiovisuel. »

    L’atmosphère est jugée globalement très agréable et l’enseignement dispensé paraît profiter aux étudiants français (« surtout en langue », et « parce qu’on apprend à s’adapter à des univers très différents »).


    ANECDOTE

    « J’ai été merveilleusement accueillie dans mon école et dans ma classe. Les élèves m’attendaient, mais ne connaissaient pas précisément le moment de mon arrivée. Quand ce moment est venu, j’ai eu droit à de véritables manifestations, on était proche de l’hystérie.  »

     


    1 commentaire
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         Les Japonais pensent que l'éducation est très importante. Le système éducatif public a été établi au Japon il y a plus d'un siècle et son existence est plus ancienne que dans la plupart des autres pays du monde. Apprendre a toujours été considéré comme une vertu. Aujourd'hui, 99% des écoliers sont éduqués dans une école publique et même au niveau du lycée, seulement 30% sont inscrits dans une école privée.
        Chaque enfant japonais doit suivre les cours de six à quinze ans. Néanmoins, de nombreux enfants restent à l'école plus longtemps. Certains entrent à la maternelle à trois ou quatre ans. Chaque élève va à l'école primaire de six à douze ans et au collège jusqu'à l'âge de quinze ans. Environ 97% des élèves vont au lycée pour en sortir à l'âge de dix-huit ans. Les trois-quarts de ces élèves sont inscrits dans des lycées d'enseignement général, tandis que le quart restant suit des cours dans des lycées spécialisés. A peu près 25,3% des diplômés de fin d'études secondaires entrent à l'université, et un grand nombre d'autres vont dans des instituts universitaires pour des études courtes ou techniques.
        La quasi majorité des collèges, lycées et universités sélectionnent leurs élèves en imposant un examen d'entrée. Chaque école a son propre examen. Tout étudiant désireux d'entrer dans cette école doit passer l'examen, à moins qu'il ou elle n'ait suivi des cours à un niveau inférieur dans la même école. Les étudiants poursuivent parfois leur scolarité dans le même établissement, de l'école primaire au lycée en passant par le collège.
        Comme les examens d'entrée sont très difficiles, les élèves suivent souvent des cours dans une école préparatoire (juku ou yobiko) le week-end et le soir en semaine en plus de leur temps d'école régulier. Il arrive que les élèves suivent des cours dans un juku avant même d'entrer à l'école primaire.
     
     

    LA VIE À L'ÉCOLE

     

        L'année scolaire japonaise commence en avril. Il y a des vacances d'été de plusieurs semaines, de même que deux semaines de congés pour le Nouvel An. L'année scolaire s'achève en mars, puis il y a deux semaines d'interruption avant le début de la nouvelle année.
        Les élèves vont en classe six jours par semaine sauf le deuxième et le quatrième samedi du mois. La pédagogie peut consister aussi bien en méthodes conventionnelles qu'en techniques modernes telles que l'enseignement par ordinateur. Les cours ont lieu de 8 heures et demi à 15 heures ou 15h30 en semaine. Si des cours sont donnés le samedi, ils finissent généralement avant midi. De nombreux élèves suivent des cours dans un juku ou participent à des activités sportives ou autres, en dehors du programme scolaire, l'après-midi.
        Les classes peuvent compter jusqu'à 40 élèves dans une école élémentaire. Les groupes d'élèves jouent par conséquent un rôle important aussi bien dans l'apprentissage que dans les autres activités. Les groupes d'élèves de chaque classe nettoient les salles de classe, les couloirs, les toilettes, les terrains de jeux et autres endroits.
        La propreté est aussi un aspect majeur des règles de l'habillement. Certaines écoles obligent les élèves à porter un uniforme noir, avec des boutons en cuivre et un col officier, mais aujourd'hui, les uniformes pour garçons sont plutôt bleus, et les uniformes d'été incluent souvent des shorts. Les uniformes des filles sont pour la plupart bleu marine avec des jupes plissées, mais ce style est en train de changer lui aussi. Les jeunes élèves peuvent ainsi porter des chapeaux aux couleurs vives de manière à les rendre plus visibles aux automobilistes. Les uniformes actuels sont plus confortables et attirants que dans le passé, mais il est tout aussi important qu'avant pour les élèves d'être habillé correctement pour l'école.
        Les élèves poursuivant leur études dans une école publique, vont presque toujours dans une école de leur propre quartier. Si un étudiant s'inscrit dans une école privée, il ou elle ne doit pas nécessairement rester dans son quartier. Les élèves passent beaucoup de temps ensemble, aussi bien en classe que dans certaines activités après les cours telles que des excursions dans la nature et des voyages scolaires de fin d'études, des rencontres sportives et athlétiques, et diverses activités extra scolaires.
     



    LES LEÇONS

     

        L'ensemble des élèves japonais étudient l'anglais. Ils commencent à l'apprendre en première année de collège et la plupart continuent pendant au moins six ans. Bien sûr la langue japonaise occupe aussi une place importante dans leurs études. Pouvoir écrire en japonais demande un long apprentissage et nécessite un entraînement constant. Il existe trois types d'écritures. Les idéogrammes chinois (kanji) ont été importés au Japon au VIè siècle et adoptés pour l'écriture en japonais. Ce processus était difficile parce qu'il existait de nombreuses différences entre le chinois et le japonais. A cause de cela, deux autres systèmes d'écriture ont été créés. Ils sont appelés hiragana et katakana. Chacun de ces syllabaires japonais a 46 lettres. Les lettres représentent des sons, similaires en cela aux lettres de l'alphabet romain. Elles sont utilisées pour écrire des mots qui ne peuvent pas être écrits avec des kanji.
        Les kanji sont utilisés pour représenter des mots ou des idées complètes. La plupart des idéogrammes ont des formes caricaturales et sont prononcés de plusieurs façons. Plus de 2000 kanji sont utilisés couramment, mais un grand nombre d'autres sont utilisés dans la littérature traditionnelle, dans les noms propres et dans les écrits spécialisés. Les élèves japonais doivent savoir lire et écrire environ 1000 kanji avant de sortir de l'école primaire, et ils apprennent presque tous les autres avant la fin de leurs études secondaires de premier cycle.
        Les disciplines obligatoires au collège sont la langue japonaise, les sciences sociales, les mathématiques, les sciences, la musique, les beaux-arts, l'éducation physique et les arts ménagers. Ces sujets peuvent être enseignés à des heures différentes réparties sur l'ensemble de la semaine, aussi, il est rare que le programme soit le même d'un jour à l'autre.

     

     

    L'Université de Tokyo

     


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